La santé au travail, dossier syndical européen
En amont de la future politique communautaire sur la santé au travail, les syndicats européens
soumettent leurs revendications.Dans les prochains mois, la Commission européenne devrait
présenter ses nouvelles perspectives communautaires en termes de santé et de sécurité au
travail pour la période 2007-2012. L’opportunité, pour les syndicats européens, de lui
soumettre préalablement un ensemble de priorités revendicatives émanant de tous les États
membres. Une volonté de s’exprimer d’une seule voix qui s’appuie en premier lieu sur
l’opposition des syndicats à toute “ pause législative ” et la crainte qu’une simplification
législative vienne remettre en cause les acquis communautaires de ces dernières années sur la
santé au travail, notamment sur l’amiante. C’est donc à partir du bilan de la période 2002-
2006, mitigé à cause d’insuffisances de coordination et d’initiatives réelles, que les syndicats
préconisent une nouvelle stratégie. Deux risques majeurs devraient y figurer en tête, à savoir
les produits chimiques et les TMS (troubles musculo-squelettiques). Conséquences de
l’organisation et de l’intensification du travail, les TMS touchent actuellement près d’un
travailleur européen sur trois. Or le précédent du dossier amiante, qui avait tardé à devenir une
priorité européenne (1), incite les syndicats à recommander au plus vite l’adoption d’une
directive sur les TMS. Quant aux produits chimiques, si l’adoption de Reach apparaît comme
une avancée en termes de prévention, les syndicats souhaitent instaurer un « devoir de
vigilance, concrétisé par des réévaluations régulières des produits mis sur le marché ainsi que
par la substitution des produits les plus dangereux ». Au-delà de ces deux axes prioritaires, les
syndicats européens prônent une stratégie globale axée sur des initiatives préventives
concrètes, réparties sur un calendrier précis couvrant l’ensemble de la période 2007-2012.
Pour ce faire, ils aspirent à une articulation des stratégies nationales et communautaires de
prévention, dans laquelle les partenaires sociaux auraient toute leur place. Entre autres pour
aider les États à améliorer leur législation sur la santé au travail. Pour Laurence Théry,
secrétaire confédérale, « les requêtes syndicales auprès de la Commission européenne sont
totalement en phase avec les revendications CFDT sur la prévention dans les entreprises des
problèmes de santé et de sécurité au travail et avec le travail de terrain qui en découle ».
Harmonisation urgente entre les États membres. Également portée par les revendications
syndicales, la question du droit à la représentation collective en santé au travail. Alors que,
dans la majorité des pays européens, une quantité importante de travailleurs est privée de cette
représentation (intérimaires, salariés des PME), « l’existence d’une structure de représentation
constitue le meilleur moyen d’assurer un suivi régulier des évolutions en termes de
prévention », selon les syndicats. Mais la prévention ne suffit pas. Une harmonisation des
systèmes de reconnaissance des accidents du travail et maladies professionnelles est
également à inscrire de toute urgence dans le calendrier du fait des disparités qui existent
entre les États membres. Disparités encore accentuées par le défi de l’élargissement que
souhaite relever la Commission européenne. Celui-ci passe, pour les syndicats, par la création
d’une véritable “ démocratie sociale ”, condition préalable pour réduire enfin le fossé qui
sépare anciens et nouveaux pays membres et éviter de tomber dans les travers d’une
concurrence qui pénaliserait la santé des travailleurs européens.n
(1) Le décret sur l’interdiction européenne de l’amiante date de 2003.
Progrès de la parité dans l’UEDeux ans après l’adoption d’un « cadre d’action relatif à
l’égalité entre les hommes et les femmes », les partenaires sociaux européens ont présenté, fin
janvier, un rapport qui révèle les progrès réalisés dans la mise en œuvre de leur stratégie
commune en matière d’égalité professionnelle entre hommes et femmes.
Ce rapport, explique la Confédération européenne des syndicats, décrit comment les priorités
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